L'oeuvre d'Anna Maurizio

Apidologie, Jan 1990

J. Louveaux

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L'oeuvre d'Anna Maurizio

L'oeuvre d'Anna Maurizio J Louveaux Résumé — De 1930 à nos jours, Anna Maurizio a publié environ 120 articles consacrés à de multiples aspects des relations entre les abeilles et les plantes. Elle est la fondatrice de la Commission internationale de botanique apicole affiliée à l'Union internationale des sciences biologiques. Spécialiste de l'analyse pollinique des miels, elle a contribué au développement de la mélissopalynologie en tant que rameau de la palynologie appliquée à l'apidologie. Par le pollen, à la fois marqueur et aliment, ses travaux débouchent sur une meilleure connaissance de la physiologie de la nutrition de l'abeille. Ils permettent également de mieux comprendre le processus biologique de formation en fin d'été des ouvrières à longue vie qui forment la population hivernante. Anna Maurizio / mélissopalynologie / pollen / botanique apicole - INTRODUCTION Dans la note biographique qu’il a publiée à l’occasion du départ en retraite d’Anna Maurizio, O Morgenthaler (1966) a retracé la carrière de la biologiste. Orientée vers la mycologie par son professeur de botanique, A Maurizio a soutenu sa thèse dans cette spécialité. Entrée en 1928 à la station fédérale d’industrie laitière et de bactériologie, section apicole, de Liebefeld-Berne, ses premières publications portent sur les mycoses des abeilles (1934; 1935). Elles restent citées comme des travaux de base. Ainsi, Heath (1982a; 1982b), les fait figurer en bonne place dans les 2 revues bibliographiques qu’il consacre à Ascophaera apis et montre leur importance pour la pathologie des abeilles. Formée en botanique et en entomolo gie, entraînée aux travaux de microscopie, A Maurizio était toute désignée pour prendre en charge dans le service de R Burri l’analyse pollinique des miels. En 1930, comme l’explique O Morgenthaler (1966) , il s’agissait essentiellement de résoudre un problème pratique posé par les apiculteurs suisses aux prises avec les miels d’importation qui venaient concurrencer leur propre production dans des conditions parfois peu loyales. Comment reconnaître un miel d’origine étrangère de façon fiable ? Telle était la question posée et à laquelle les chimistes se montraient dans l’incapacité de répondre. Seule l’analyse pollinique pratiquée par des spécialistes qualifiés pouvait le faire. Lorsque A Maurizio (1930; 1933) s’atta que au problème de l’analyse pollinique des miels, le sujet est loin d’être neuf. Que ce soit en Suisse ou en Allemagne, il a déjà donné lieu à des publications importantes : Pfister (1895) , Fehlman (1911), Zander (1932) ... Des méthodes très simples ont été mises au point et, dans une certaine mesure, elles donnent satisfaction. Les principales formes polliniques ont été décrites et peuvent être reconnues. Cependant la palynologie est encore dans l’enfance; elle n’a même pas encore de nom puisque selon Van Campo (1954 ) le mot de palynologie date de 1945; la discipline elle-même n’a pas encore pris son autonomie; elle n’est qu’une branche de la botanique. A Maurizio comprend rapidement tout le parti que l’on peut tirer de la connaissance du pollen. Loin de s’enfermer dans une spécialisation sans perspectives autres que le contrôle de denrées alimentaires, elle envisage tous les développements que l’analyse pollinique rend possibles. En 1950, au Congrès international de botanique de Stockholm, émerge une notion nouvelle, celle de Bienenbotanik dont elle donne elle-même plus tard une définition précise au chapitre qu’elle lui consacre dans l’ouvrage collectif de Büdel-Herold (Maurizio; 1960c) : «La notion de Bienenbotanik embrasse les relations de l’abeille avec le monde végétal environnant. Lui appartiennent avant tout, la flore mellifère (secrétion nectarifère, récolte du nectar, production et récolte du pollen), les empoisonnements d’abeilles par les plantes, la microscopie du miel et du pollen ainsi que les relations entre apiculture et agriculture. Dans un sens plus large sont également liées à la Bienenbotanik les recherches sur le miellat, l’utilisation du pollen par la colonie, la physiologie de la nutrition de l’abeille et les empoisonnements par les produits phytosanitaires». Il s’agit là d’un vaste programme, ambitieux sans doute, mais auquel A Maurizio est toujours fidèle. Si l’on met à part la pollinisation, sujet qu’elle n’a guère abordé, on peut trouver sur l’ensemble des 120 publications environ qui constituent l’essentiel de son oeuvre au moins une contribution originale sur chacun des grands thèmes. Dans les principaux domaines, ceux qui relèvent directement de la palynologie ou de la physiologie de l’abeille, elle a montré la voie et fait figure de chef de file en Europe. HISTORIQUE On ne peut comprendre le rôle joué par A Maurizio depuis les années 1930 jusqu’à nos jours dans le domaine de la Bienenbotanik sans évoquer les origines de l’analyse pollinique des miels. Les origines de l’analyse pollinique des miels Tout au long du XeIX siècle les botanistes micr (...truncated)


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J. Louveaux. L'oeuvre d'Anna Maurizio, Apidologie, 1990, pp. 397-416, Volume 21, Issue 5, DOI: doi:10.1051/apido:19900503