Fibrome cémento-ossifiant périphérique maxillaire postérieur
Med Buccale Chir Buccale
Fibrome cémento-ossifiant périphérique maxillaire postérieur
Inès Hachicha 2
Sameh Sioud 2
Leila Njim 1
Faten Ben Amor 0
Jamil Selmi 2
0 Département d'Anatomie orale, Faculté de médecine dentaire , Monastir, Tunisie
1 Service d'Anatomie et Cytologie pathologiques, Centre hospitalo-universitaire Fattouma Bourguiba , Monastir, Tunisie
2 Service de Médecine et Chirurgie buccales, Clinique hospitalo-universitaire d'Odontologie , Monastir, Tunisie
- Peripheral cemento-ossifying fibroma at posterior maxilla location. The peripheral cemento-ossifying fibroma (PCOF) is a non-neoplasic reactive enlargement of the gingiva characterized by the formation of mineralized product in a fibroblastic stroma. The large number of names used for PCOF indicates that there is much controversy surrounding the classification of this lesion. Although the etiology of PCOF remains unknown, it is thought to arise from periodontal ligament. It predominantly affects females at the 2nd and 3rd decade and occurs often in the anterior area. The recurrence rate of the PCOF is considered high for reactive lesions. The present report describes a case of PCOF in a 60 year-old female, localized in the posterior maxilla. Clinical and histological aspects, in addition to differential diagnosis and treatment are discussed.
peripheral cemento-ossifying; fibroma / calcified fibrous epulide / gingival lesion / calcifications
-
Mots clés :
fibrome cémento-ossifiant
périphérique / épulis
fibreuse calcifiée / lésion
gingivale / calcifications
En raison des nombreux facteurs irritants présents dans
la cavité buccale (biofilm, tartre, prothèses, etc.), la
gencive peut être le siège de lésions réactionnelles très diverses.
Parmi ces proliférations gingivales non néoplasiques, le
fibrome cémento-ossifiant périphérique (FCOP) présente la
particularité d’associer différents tissus minéralisés (os, cément,
calcifications dystrophiques) dans un stroma fibreux. Dans la
littérature, plusieurs termes ont été employés pour désigner le
FCOP témoignant de l’ambiguïté qui entoure la nature exacte
de cette lésion.
Les auteurs rapportent un cas rare de localisation
maxillaire postérieure d’un FCOP en discutant les aspects clinique
et histologique spécifiques de cette lésion gingivale ainsi que
le diagnostic différentiel et l’attitude thérapeutique.
Observation
Une patiente âgée de 60 ans, sans antécédents
pathologiques particuliers, a été adressée au service de Médecine et
Chirurgie buccales pour une tuméfaction gingivale maxillaire
gauche siégeant sur le site d’extraction de la deuxième
molaire. Cette dent a été extraite cinq mois auparavant, mais la
patiente a précisé que la tumeur gingivale était en évolution
bien avant l’extraction.
L’examen exobuccal est sans particularité. L’examen
endobuccal révèle un nodule gingival de 2 cm environ dans son
grand axe, pédiculé, de consistance ferme, ne saignant pas
au contact, recouvert par une gencive d’aspect normal,
ulcérée par endroits et présentant l’empreinte de la face
occlusale de la dent antagoniste. La tumeur comble l’alvéole de la
deuxième molaire et s’étend sur les versants vestibulaire et
palatin de la crête alvéolaire (Fig. 1).
La radiographie panoramique montre une image
légèrement radio-opaque occupant le site d’extraction de la
deuxième molaire maxillaire gauche non cicatrisé et refoulant
la dent de sagesse adjacente (Fig. 2).
Après confrontation des éléments cliniques et
radiologiques, deux hypothèses diagnostiques ont été formulées :
fibrome gingival ou granulome périphérique à cellules géantes.
Après mise en état de la cavité buccale, la tumeur est
excisée sous anesthésie locale et la dent de sagesse extraite. Un
curetage appuyé des alvéoles de la deuxième molaire et de la
dent de sagesse est réalisé.
La tumeur mesure 2,5 cm dans son grand axe. Elle est
revêtue par un épithélium malpighien, ulcéré par endroits. Son
axe est formé par un tissu conjonctif lâche, assez cellulaire,
renfermant de nombreux plasmocytes et de multiples masses
cémentaires arrondies avec de rares travées osseuses
métaplasiques (Fig. 3). Devant cet aspect, le diagnostic de FCOP est
retenu.
Le contrôle clinique et radiologique postopératoire,
effectué six mois après l’intervention, montre une bonne
cicatrisation muqueuse et osseuse, sans signes de récidive (Fig. 4).
Commentaires
Le FCOP est une tumeur gingivale réactionnelle non
néoplasique [
1–4
]. Plusieurs dénominations ont été proposées
pour cette entité : épulis fibreuse calcifiée, fibrome
périphérique avec calcifications, fibrome ossifiant périphérique,
fibrome cémentifiant périphérique, granulome fibroblastique
calcifié, fibrome odontogénique périphérique [
5–7
]. La
diversité des termes retrouvés dans la littérature témoigne de la
controverse concernant la classification de cette lésion. Le
terme de FCOP est actuellement le plus utilisé [8].
Il s’agit d’une prolifération gingivale qui représente 2 %
de toutes les lésions buccales [ (...truncated)